L'éruption de la montagne Pelée en 1902 et la destruction de la ville de Saint-Pierre, renforcent encore la position stratégique de Fort-de-France.
Le début du XX siècle est marqué par la présence de la Compagnie générale Transatlantique qui détient l'exclusivité de la desserte de l'île, depuis la métropole. Une opportunité qui permet de créer de très nombreux emplois locaux.
Les échanges commerciaux mais aussi le trafic de passagers inter-îles prennent alors un essor important. L'activité est centralisée dans la rade de Fort-de-France. Seuls les navires battant pavillon de la compagnie Transatlantique accostent dans la zone des Tourelles. Les autres bateaux, pour la plupart des goélettes, parsèment la baie. Les marchandises sont acheminées par des gabares sur le front de mer. Le sel arrive de Saint-Martin, la morue de Terre-neuve...Les magasins municipaux reçoivent les cargaisons et effectuent les opérations sous douane. Le boulevard Alfassa et les rues adjacentes sont animés par les livraisons et les déchargements à dos d'hommes, les transactions entre les commerçants grossistes et les détaillants descendus des communes.
Faute de routes fiables et de transports en commun organisés, la desserte maritime du littoral CaraÏbe était assurée par des "vapeurs". Ce trafic domestique par la mer contribuera à grossir le flux constant de populations des communes et des bourgades vers Fort-de-France.
L'aéroport n'avait pas encore ouvert ses pistes. Les quelques liaisons aériennes étaient assurés par des hydravions qui amerrissaient dans le fond de la baie des Tourelles, par la suite rebaptisé Hydrobase, appellation toujours utilisée.
Victor Sévère, Maire de Fort-de-France jusqu'en 1945, s'attachera à mieux organiser les différents secteurs du Port. Trois sites seront aménagés : la baie des Flamands, la baie des Tourelles et la baie du Carénage.